"La démocratie a dit à tout français en âge de raison, en condition d'intelligence et de moralité appréciable: tu participeras au droit, à l'exercice du droit social." Alphonse de Lamartine

Il y a de cela quelques semaines, j'ai rencontré un éducateur qui venait de démissionner de son poste dans un Institut médico éducatif. La structure avait changée de statuts, elle est passée d'une association à but non lucratif pour de transformer en entreprise, qui dit entreprise dit profit; enfin c'est normalement le but sinon à quoi bon investir de l'argent si ce n'est pour essayer d'en gagner plus. Les conditions de travail avaient forcément évoluées mais pas dans le sens précis de ce qu'il se faisait de l'idée de son métier donc il a pris la tangente ce qui d'après ses dire "arrangeait tout le monde, moi j'en pouvais plus des conditions de travail et pour eux j'avais trop d'expérience et leur coûtait trop cher". Le début des investisseurs dans le médico social se développe après les Ehpad, cet exemple d'ime. Dans le social, il existe également des cas comme ceux-là, sauf que cela fait moins "peur" car il est utilisé un mot qui pour la conscience générale est plus élogieux, ce mot est "Fondation". Fondation ou bien entreprise, c'est la même chose, le but est de réaliser des profits.
Pour être original le jour de la St Valentin, j'ai invité mon collègue de boulot à regarder le match de foot Réal Madrid versus Paris Saint Germain. Une St Valentin sans Valentine (hormis si l'on considère la bière bue, c'est féminin comme mot). Pendant le match, nous enchaînions entre commentaires sur le match et le boulot. C'est là que j'ai appris le mouvement de grève qui s'était déroulé le matin même sur la mecs m'employant. Une grève de 66 minutes (une mini rébellion en somme) comme la convention collective 66 dont nous dépendons enfin pour le moment. Je dis pour le moment car la protestation de mes collègues porte également sur le fait que le directeur et son nouvel adjoint seraient en pourparlers très avancées pour signer une convention qui entraînerait à court terme le changement de statut de l'association en fondation ou en entreprise. Ce qui m'étonne dans tout ceci, c'est le rôle du conseil d'administration de l'association; pour qu'une signature de cette ampleur soit faite, c'est bien qu'il y a eu aval de celui-ci. Enfin ce sont les bruits de couloir de la maison d'enfants. D'ailleurs lors de la dernière réunion des délégués du personnel et de la direction, celle-ci était venue accompagnée d'un avocat. Lorsque j'en ai eu vent, cela m'a fait sourire dans le sens où j'ai trouvé pour le coup que c'était une inversion des rôles (pas très joli comme phrase). Je m'explique pour être plus clair (enfin je vais essayer du moins), j'aurais été moins surpris si cela avait été les délégués du personnel qui avait demandé l'aide d'un juriste du travail pour participer au débat et voir ce qui était possible de faire ou de mettre en place. Eh bien pas dans "ma" mecs, d'ailleurs une collègue qui fait partie de l'instance m'a avouée "on s'est retrouvé comme des cons, limite si c'était pas l'arroseur arrosé". Le directeur adjoint a passé en revue les éléments qu'il comptait modifier notamment sur les plannings. Il l'a joué grand seigneur en disant que "les amplitudes horaires de 12heures consécutives, c'est pas possible", il a joué un peu de violon pour amadouer l'assistance. Il a omis d'émettre qu'il voulait également que les équipes refassent des horaires coupés ainsi qu'il était à l'étude de faire les nuits lorsque les surveillants de nuit sont en congés sauf que tout ce sait.
Il y a beaucoup de mouvements en ce moment et d'après les dire de mes collègues, "ça commence à se tendre à tous les étages de la mecs" avec les surprises mises à l'études par le nouveau directeur adjoint. Enfin nous verrons bien dans les semaines qui viennent ce qu'il va se passer.